En découvrant Hacker j'espérais
peut-être voir une version du "Silence des agneaux"
(ou plutôt "Le 6ème sens" ?) dans le
genre cyber-thriller, une oeuvre dense avec un tueur virtuel
qui affole la planète et offre une tension d'autant plus
importante qui parait intouchable. Je n'aurais sans doute pas
du me faire des idées... il n'empêche que le film
est d'un calme plat et, lorsqu'il lui prend de jouer les gros
bras, tombe dans les clichés les plus éhontés.
Il ne satisfera pas plus les férus de technologie et
de technique puisque jamais il ne saura nous estomaquer. On
retrouvera cependant la patte du réalisateur : des images
de velours, d'autres plus brutes, et une manière unique
de manier les images, voir de les manipuler ; Mann est toujours
au plus près de ses personnages. Les défauts du
film se situent donc essentiellement au niveau de l'histoire
/ du scénario : une enquête molle qui parait plus
nous trimballer inutilement que nous intriguer, une love story
transparente et voilà que, dès le départ,
la mayonnaise ne prend pas, la tension ne monte pas et ne montera
jamais. Pire : on trouvera, au fil du métrage, à
boire et à manger dans le script ; des raccourcis, des
approximations, tout ça pour se terminer en eau de boudin,
de moins en moins crédible (le hacker qui se bat comme
un agent secret...) au fur et à mesure que le film passe
du stade virtuel au thriller / actioner décérébré.
Grosse désillusion.