Dans Les héritiers on parle de banlieue,
d'échec scolaire, de diversité culturelle et un
peu de religion... et on analyse tout cela l'air de rien. Le
film se focalise toutefois sur une classe en échec scolaire
et donne ses réponses à leurs difficultés
: donner des objectifs à ces élèves qui
ne regardent pas l'avenir, les forcer à se sortir de
cette image négative qui leur colle à la peau,
cette image qu'ils renvoient aux autres et surtout les ouvrir
au monde. Un film intelligent qui propose à tout un chacun
de se rappeller, de relativiser sa piètre existence,
de se donner une autre appréhension de la vie. Ambitieux,
le film rate pourtant un peu le coche : il ressemble plus facilement
à un long cour filmé (façon Entre
les murs), entrecoupé de souffles pas vraiment
subtils et ressentis comme étant "hors-sujets",
des caricatures obligées posées comme de vulgaires
balises (la laïcité républicaine, le statut
de la femme, le reconverti), des ponctifs qu'il aurait été
de bon ton de laissé de côté pour une fois,
ou d'approcher sous un angle plus critique, et qui donne l'impression
que le scénariste n'a jamais mis le pied dans une cité.
Et le film peine à faire évoluer ses personnages
naturellement, devenant par ailleurs un peu trop didactique
à force de refuser d'être "scénarisé",
s'éloignant de ce qui reste une perle du genre : Esprits
rebelles. Notons la performance pour le moins immense
d'Arianne Ascaride.