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Gran Torino
Budget = 33 M$
BOX OFFICE France = 4 068 / 108 486 - 866 000 - 3 411 000 entrées
BOX OFFICE USA = 0,272 / 148,1 M$
BOX OFFICE Monde = 270,0 M$
 

L'histoire d'un homme irrascible, profondément raciste, qui a tout perdu et qui semble ne plus faire parti de ce monde, ne trouve plus de respect nulle part. Un homme finalement traumatisé par les horreurs d'une guerre abominable, cherchant des responsables à sa misère, à sa haine.
Voici le film de l'Amérique post-Bush, le film d'un pays, d'un homme, d'un personnage qui apprent à tourner la page, qui apprent à évoluer et à s'humaniser, à regarder ses erreurs et à soigner sa violence maladive. Gran Torino crache sur ce passéisme attardé, sur ce nationalisme hideux et irréfléchi. D'où le titre du film : la vieille Gran Torino étant le symbole flamboyant d'un passé idéalisé. C'est une oeuvre clairement universelle : il vous suffit de remplacer les coréens, les Hmong, par les algériens, et on pourrait faire une oeuvre absolument identique en France.
C'est tout autant une étude précise du racisme qui ronge les USA encore aujourd'hui : entre voisins, entre communautés, entre gangs ; renvoyant tout le monde dos à dos face à l'universalité de la bétise humaine. Une belle leçon de vie sur le respect mutuel, respect inhérent à cet apprentissage à connaître ses voisins, ses gens différents aux traditions autres, à dépasser les préjugés et les idées toutes faites. Ironie du sort, le déclic viendra d'une toute jeune fille asiatique ! Jusqu'en sa fin sacrificielle et héroïque en forme de catharsis non violente.
Gran Torino est une oeuvre un tantinet sage du côté de la réalisation mais efficace, demeurant un film à la fois extrêmement drôle -aux rires à la fois tendus et permettant de créer une atmosphère "respirable"- et embarrassant pour le spectateur (ririons-nous autant si les blagues et remarques racistes du vieux était adressées à notre propre communauté ?). Sans aucun doute le film d'un réalisateur qui a compris la leçon donné il y a quelques années par un certains Lenny Bruce : "Je répèterais le mot "nègre" aussi souvent qu'il le faudra, jusqu'à que celui-ci soit vidé de son sens et que jamais plus un petit enfant ne pleure en l'entendant dans une cour d'école".
Un superbe coup de poing, très sensible et d'une puissance incommensurable, véritable appel à la non-violence et sans doute l'un des tout meilleurs films sur le sujet.

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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