Gilda c'est avant tout Rita Hayworth : divine
apparition dont il est proprement impossible de ne pas tomber
éperdument amoureux dès le premier regard. Femme
dont la beauté est étonnamment intemporelle. Femme
forte et vénéneuse, libre, en tout les cas cherchant
à se libérer de l'emprise des mâles. La
puissance féminine, la folie de l'amour, la terreur du
mensonge. Gilda représente l'archétype de la femme
infidèle, manipulatrice, mais symbolise tout autant le
féminisme. Aimée pour sa seule beauté,
elle n'aime en retour que pour l'argent. Incroyable de voir
combien son personnage déteint puissamment sur le film
-considéré comme un chef d'oeuvre- : elle vampirise
votre volonté et objectivité de critique... Mais
moralement le film se perd, cette femme forte n'est finalement
que le reflet de ce que les hommes veulent d'elle.
Sans oublier que l'histoire s'articule autour de trois fortes
personnalités qui imbibent le film, une réalisation
ample et élégante, pleine de finesses et tout
à la fois racée ainsi que d'un scénario
en forme d'intrigue sur les mystères d'une relation passée,
doublé d'une seconde machination plus "policière",
sur un air de scénarisation très ambitieuse, tortueuse.
Envoûtant.
Par contre je vous en supplie : épargnez vous l'abominable
traduction française de la célébrissime
et sublimissime, obsédante chanson "Put the blame
on me Mame"