Gemma Bovery pose une question essentielle
: Le film va-t-il parvenir à sortir le nez de son titre,
transformer cette idée, cette matière première,
en une véritable oeuvre cinématographique ? Et
bien non : jamais. Car l'histoire du vieux qui va tomber sous
le charme pudique et platonique de la djeuns anglaise ne pouvait,
sur la forme tout du moins, difficilement nous apporter autre
chose que ce dont à encore trop l'habitude le cinéma
hexagonal. Ca cause de rien durant 1h40, vide bien mieux relevé
par la photo soignée qu'une réalisation assez
commune, les liens communs s'affichent en rang d'oignons au
travers d'une longue série de non-évènements
où la frontière entre le charme, le talent immense
de Lucchini, s'estompe au "profit" d'un ridicule pesant.
Comme si le cinéma français ne parvenait toujours
pas, en 2014, à sortir la tête de ses vieux drames
saupoudrés de tromperies, films lassant qui parviendrait
presque à vous dégoûter de la plastique
impeccable de G. Aterton. Sortir la tête où tout
du moins innover... Si Emma est sensé résonner
en Gemma (le fil conducteur de sa vie, ses butinages amoureux)
alors mes souvenirs me trahissent cruellement dans ce qui n'est
au final qu'une version du reader's digest cinématographique
de ce qui fut reconnu comme un chef-d'oeuvre de la littérature.
Fallait pas se mesurer à plus fort que soi. Le cinéma
de A. Fontaine parait encore une fois se noyer dans des thématiques
collantes et véritablement éloignées de
mes très personnelles considérations de vie (mais
je ne suis qu'un spectateur, Anne, pas le centre du monde),
son petit monde tournant autour de "tromperies" à
la française et de jeux de séduction rasoirs.