Gare du Nord est un film pas inintéressant
sur une micro-société hagarde où l'on croise
des gens perdus, des travailleurs de passage, des fous, des
hallucinés, des pauvres, des zonards, des amoureux, des
gens seuls et peut-être même des fantômes.
Il y avait matière à... des tranches de vie pour
une espèce de film chorale en immersion. Mais peut-être
que le film n'est pas assez "remarquable" et le filmage
guère élégant, fouillé : on était
en droit d'attendre de beaux plans séquences, des transitions
étudiées et fines. Mais la réalisatrice
prend l'option du documentaire pour filmer cette faune et perd
sans doute un peu de matière pour le rendu de cette populace
hétéroclite, cette ambiance à part de voyage
continuel qui lasse, agace mais soulève toujours une
certaine curiosité. C'est un film indicible où
la fiction aurait dû prendre délicatement le pas
pour mieux se démarquer, souligner ce qui était
à l'origine un documentaire.