Le désormais césarisé Les garçons
et Guillaume, à table possède des effets
de mises en scènes très théatraux, une
réalisation tout à fait correcte qui met en avant
le but du réalisateur : faire la transition entre la
pièce d'origine et sa transposition sur grand écran.
Judicieux. Côté scénario c'est un film qui
a au moins le mérite de son honnêteté :
pas un simple coming out filmé mais une oeuvre tournant
autour des a priori, de l'acceptation de sa propre différence
et pouvant être lue de différentes façons
(l'homosexualité comme un simple passage, une recherche
de soi et dont les parents seraient pour partie responsables
?) ; même si cela reste de la philosophie de salon...
Par contre G. Gallienne est vite agaçant derrière
un talent évident et qui n'a nul besoin de preuve ; mais
l'approche d'un monde aussi éloigné du mien m'a
sans doute fait perdre nombre de repère et son approche
sans pincette est peut-être trop "visuelle".
Toujours est-il qu'il n'est pas évident pour lui de forcer
le trait et trouver un rythme humoristique adéquat :
dommage car dès que celui-ci parvient à s'installer
il fait réellement mouche (la scène du service
militaire). En somme une oeuvre imparfaite mais pas déplaisante
non plus, assez approximative (la rapidité avec laquelle
elle prend fin) et qui possède un autre mérite
: retourner le problème mis en place et ne pas sacrifier
son sujet à la mode. J'attend impatiemment le second
film de ce monsieur.