Après une intro pour le moins intrigante, Kubrick nous
écrase sous le poids de sa mise en scène. Véritable
étude de l'espace environnant (on se sent aussi perdus
que ces soldats) et des enjeux consécutifs aux dialogues,
des enjeux de commandements. Le montage aiguisé, maniant
l'art de l'ellipse avec un aplomb désarmant, donne tout
son rythme, si particulier, au film. Le maestro se targue de
quelques plans renversants et de choix particulièrement
audacieux (l'utilisation d'un "wipe").
Les monologues intérieurs sont l'occasion d'emmener l'oeuvre
sur les sentiers d'une introspection, et en font un film de
guerre cérébral. Réflexif et même
métaphorique.
On lui pardonnera certaines approximations mais c'est une première
œuvre définitivement impressionnante : plongeant
dans son thème de prédilection (la guerre), Kubrick
évoque déjà la folie, la violence, la mort.
Déjà envoûtant.