Fargo c'est un délice de scénario à base
de crime commandité qui ne se déroule pas exactement
comme prévu, de tueurs minables et à moitié
fous, et d'un drôle de bonhomme aux plans tordus : un
vendeur de voiture, véritable carpette qui s'écrase
devant tout le monde, plein de grands projets mais sans grande
ambition.
Appuyé par une musique à la nonchalance sublime
et de grand gabarit, un montage alterné vigoureux, quelques
giclettes de violence pour un polar à la mécanique
parfaite ; et la photo glaciale, toujours signée de R.
Deakins. L'introduction du personnage principal à partir
de la demi heure de métrage donne au film sa légitimité
et une originalité foudroyante.
La qualité suprême provient du choc brutal occasionné
par la violence froide de la situation et la légèreté
de la police en charge de l'affaire. Et l'interprétation
tout en humour et en décontraction assumée de
F. McDormand ne dénote jamais au sein de la galerie de
personnages présentés par le scénario.
Cela donne une œuvre singulière, fraîche -dans
tous les sens du terme !- et au ton relevé. Encore une
immense réussite