Un supposé crime passionnel et un coupable idéal
se retrouve en prison à (double) perpétuité.
The Shawshank redemption est un film en immersion
totale et en voix off (le basculement de la voix à la
fin est joliment significatif...) dans un monde carcéral
classique mais jamais caricatural. Et la mise en image participe
à ce sentiment profond : des couleurs chaleureuses, des
plans amples qui tranchent avec la rudesse du milieu.
Mauvais traitements, viols, fournisseurs de biens, mitard, bagarres...etc.
Derrière ces allures classiques F. Darabont, guidé
par Stephen King, a su écrire un scénario d'exception,
parfaitement huilé, tout aussi dramatique que drôle,
déconstruisant un genre avec un plaisir évident,
ciselé avec finesse comme les pierres que taillent Andy
; une histoire réellement touffue, rebondissante, en
vase quasiment clos. Les seules scènes extérieures
sont des bouffées d'air vicié, terrifiantes...
que seul le final viendra effacer. Et on n'y parle pas seulement
de survie, même si c'est elle qui fait évoluer
tous ces personnages. Histoire peuplée de caratères
puissants, touchants, bien souvent bouleversants, Les
évadés est en réalité un
incroyable condensé de ce que représente l'espèce
humaine : des criminels avec un bon fond et une morale qui cotoient
des gardiens de prison et du personnel administratif de la pire
espèce. Des coupables qui le sont bien moins que de supposés
innocents, et des hommes pour qui l'amitié est plus sacrée
que tout. C'est également un film sur le savoir et l'éducation
: le développement de la bibliothèque est symbolique,
les cours d'Andy tout autant.
Avec son casting inoubliable et l'un des plus beaux twists du
7eme art, Les évadés possède
ce type de morale qui vous... donne des ailes.