Ce film ne parle pas de la faillite allucinante et historique
de la société Enron. Il parle plutôt d'une société
humaine à travers le prisme d'une entreprise faisant de l'argent
sur du vent (une révélation complètement étourdissante...),
d'un système qui cautionne par bourses et petits porteurs interposés
l'enrichissement capitaliste des plus véreux (les "smartest"
du titre... ce sont eux), des plus brillants voleurs de l'histoire. Ce
film parle d'un pays (et même, par élargissement, des pays
riches) étouffé par une soif d'argent qui débouche
sur une société, honteuse, à deux vitesses, où
les plus pauvres semblent devoir éponger les dettes des plus riches
(l'ouvrier qui perd tout : action et fond de retraite). Et tout ce magma
d'ordures est forcément enveloppé par de vils et avides
intérets politiques. Dure de sortir sa carte d'électeur
-pour ceux qui en ont une- sans se dire qu'à chacun de nos votes
on caresse dans le sens du poil un système bâteau où
l'argent gouverne le monde de la pire des façons (surpris ?) et
où l'on apprend que la politique a été remplacé
par l'économie ; un système qui s'étouffe ? On navigue
au travers des moindres corélations entre les intérêts
de grosses entreprises et nos pauvres et minables vies quotidiennes, les
banques et la corruptions (si je puis me permettre : ce sont ces mêmes
saloperies de banques qui filent des millions en investissements à
des sociétés pourries et nous demande, à nous, smicard,
pour le moindre prêt, des frais divers et nombreux aussi exorbitants
qu'inadmissibles, nous proposent des intérêts fantaisistes,
arbitraires et dicdatoriaux ; honteux) ; entre la bourse et la pauvreté,
l'argent et le pouvoir de faire la pluie et le beau temps. Effrayant.
C'est extrêmement complexe, même si simplifié pour
l'occasion, mais on se rend compte comment la société politique
à virer du côté d'une société entreprenariale
et marchande ; la politique relégué au rang de préhistoire
humaine. L'exemple des coupures d'électricité californienne
est éloquent, démentiel et tout bonnement incroyable ! Sans
parler des bénéfices boursiers engrangés par ces
sociétés en faillite !!! Mais qui aura le courage de faire
sauter les places financières mondiales ? Difficile après
cette petite leçon d'économie de point haïr les pseudo-républiques
modernes, le capitalisme frénétique et de ne pas crier :
"Vive la démocratie !"... ce rêve dont nous nous
éloignons peu à peu... Et si l'affaire Enron n'était
que la partie visible de l'iceberg ? Comment ne pas penser aux affaires
du Crédit Lyonnais ? Ou celle d'Elf ? Le futur procès et
le démantelement de cette arnaque est-elle le signe encourageant
de la prise de conscience d'un libéralisme devenu envahissant,
puisque s'éloignant de toutes idées de "liberté"
? Ne parle-t-on pas dans ce film, à propos d'Enron, de "plus
grand crime du siècle" ? Le libéralisme... un crime...
Sans vouloir faire trop de politique (mais peut-on encore en faire ?),
ne serait-il pas tant que les peuples intelligents et informés
que nous sommes ouvrent les yeux une bonne fois pour toutes ? Ouvrons
les yeux et battons-nous, citoyen de... de quoi au fait ? |