Jamais les coulisses du foot US ne nous ont
été présentées avec autant de panache,
de technicité, de furie furieuse, de lisibilité
et, surtout, de lucidité et d'ivresse. Assises par une
mise en image pleine de bruit, de choc, de sueur, de musique
; qui manque cependant d'être immersive à vouloir
trop jouer sur le montage lors des matchs.
Même s'il vaut mieux connaître les bases du jeu,
le scénario joue sur trois terrains : celui du game pur
-à ce jeu Any given sunday joue de beaucoup
de précisions-, celui du drame humain -toujours au cœur
du cinéma de Stone- et d'hommes prêt à mourir
pour jouer ; et enfin celui d'une critique d'un système
pervers mené par des présidents et autres col
bleus, empoisonné par le star system et le trop d'argent
qui bouffent ce merveilleux sport, gangrené par des considérations
trop financières, loin des passions et de la beauté
d'un sport complexe. Et gangrené par des médias
tout puissants : le laïus sur la télévision
est éloquent... Et Stone n'a pas son pareil pour appuyer
là où ça fait mal.
Aussi existant qu'un vrai match, si ce n'est plus, il n'échappe
pas à un côté un rien caricatural, mais
cela semble non seulement nécessaire à la démonstration,
mais également plus vrai que nature pour décrire
ces gladiateurs modernes qui vivent, littéralement, pour
leur sport. Ou qui en meurent. Terminons avec son casting fiévreux
: Pacino au top du top, Cameron Diaz vénéneuse,
James en vrai salopard, Dennis Quaid au bord de la rupture,
J. Foxx en jeune premier et quelques seconds rôles marquants.