En équilibre est 
                  à la fois un regard sur le handicap, vu d'un angle original, 
                  et sur les passions qui animent les hommes (cheval ou piano). 
                  Mais ma première réticence à apprécier 
                  ce film provient sans aucun doute de la réalisation : 
                  silencieuse, simple témoin froid et peu engageant qui 
                  laisse le spectateur sur le carreau dès le départ... 
                  La belle histoire de la survivance d'un homme handicapé 
                  suite à une chute de cheval et le "travail" 
                  sans déontologie de ces pourritures de compagnies d'assurance 
                  (plus obsédées par la rentabilité que par 
                  le bien-être de ceux qui les paient pour vivre comme des 
                  rentiers...) était un angle d'approche aussi engagé 
                  que précieux mais, hélas, complètement 
                  démonté par l'écriture scénaristique 
                  qui s'ensuit. Un rythme lent et l'évolution lente des 
                  personnages, des caractères, n'y aidant guère 
                  ; c'est une oeuvre qui ne parviendra jamais à se réinventer 
                  (l'aspect social est vite abandonné) et s'enlise à 
                  suivre la voix trop facilement tracée dès le départ. 
                  On débouchera forcément -grand mal-être 
                  du cinéma français- sur une love story montée 
                  de toute pièce et qui sonne complètement faux. 
                  Ou quand le ciné national se transforme et une parodie 
                  de pub pour l'adultère... Triste. Le film, enfin, brasse 
                  trop large et s'égare à force de vouloir plier 
                  son actrice principale à sa volonté (suivre sa 
                  véritable voie) : au final il prouve que de grands acteurs 
                  ne font pas forcément de grands films. Si besoin était 
                  de le prouver.