Voici un oeuvre -que dis-je : un chef d'oeuvre incontestable-
qui dépasse les archétypes du film noir, genre
auquel il se plait à appartenir : de part son introduction
étonnante jusqu'en son sujet ambitieux (les flics ne
se moquent-ils pas de Mike Hammer comme d'un détective
de "chambre à coucher" ?).
Le scénario déroule alors une enquête intriguante
et obsédante autant pour le héros que pour le
spectateur, puisqu'aucun d'entre eux ne connaît le véritable
sujet du film. Les dialogues s'y trouvent être délicieux
(en V.O, please), ils sont filmés dans un écrin
de satin, en noir et blanc (la photo de L. Kovacs est parfaitement
envoûtante), et Aldrich y effectue un travail définitivement
prodigieux : depuis ses brillantes contre-plongées jusqu'au
moindre cadrage savamment très étudié,
ambigu, baigné de beaucoup d'inventivité, notamment
dans les mouvements de caméra. C'est un pur chef d'œuvre
de mise en scène.
Si le traitement des personnages féminins en fera peut-être
tiquer plus d'une / d'un (encore qu'une étude plus aboutie
serait intéressante à ce sujet), plus le film
avance et plus il est alléchant et intriguant. Jusqu'à
la découverte de la mystérieuse et fameuse...
boite, ainsi que le surprenant retournement de situation (qui
répondra quelque part aux critiques sus-citées).
Une œuvre unique, au constant parfum de mystère
: et au final inoubliable.