Un film qui a fait grincer plus d’une dent… Quand
un réalisateur homosexuel, hollywoodien et tape à
l’œil défend la peine de mort, l’auto-défense
et s’élève contre le racisme de façon
violente ça donne un drôle de produit pas forcément
déplaisant. Formellement, un peu ; fondamentalement ça
ne peut que déranger et interroger.
Couleurs jolies, corps musclés et suant, scénario
aguicheur et un peu irréel… le film est un peu
trop « parfait », il sent le préfabriqué
même si Schumacher s’en sert en contre-poids de
son scénario. Trop cinématographique. Le parti-pris
esthétique n’est pas très clair (il est
beau le monde… mais en fait il est pourri… mais
on peut le rendre beau…). Le scénario, didactique
et poussé à l’extrême a au moins le
courage de ses opinions : montrer un racisme sous-jacent, extrêmiste,
politique et social ; présenter un héros disant
clairement être pour la peine capitale ; le méchant
est un avocat qui veut punir un crime (!) ; l’assistante
du héros ne pense pas comme lui mais finit par s’écraser
devant la démonstration. Ambigu ? Plus complexe que d’autres
films engagés des iIdées libérales arrosées
de républicanisme !) ? Moins manichéen que la
moyenne (Un homo, non raciste, peut-être pour l’auto-défense
et la peine de mort) ?
Quoiqu’on en pense, on ne peut nier que ce film chatouille
là où il ne faut pas, qu’il est à
la fois ambigu et non-manichéen. Certains seront choqués
de voir défendre deux idées que la clase politique
estime opposées. D’autres, et j’en suis,
en réprouvant le final un peu ouvertement laxiste et
permissif, apprécierons la prise de position, le courage
et la logique claire de la défense. Enfin, certains aimeront
tout en bloc, estimant que l’homme est aussi imparfait
que sa justice et trouvant logique qu’un noir du sud venge
sa gamine violée et aggressés : de toutes façons
la justice des hommes n’aurait pas punis équitablement
les coupables ; voilà donc l’équilibre rétabli…
C’est simplet, mais ça se tient. Un film mieux
construit, pas uniquement fait de clichés raciaux, de
joliesses hollywoodiennes ainsi qu'un scénario un peu
bouffé par l’idée de ce crime impardonnable,
aurait pu déboucher er sur l’idée que, si
tous actes d’auto-défense étaient quelques
peu admis tout en restant sévèrement punissables
pour prévenir les abus (un peu idéaliste ? Chaque
homme comprend-il qu’il y a une différence entre
une fille violée et une voiture volée ?), peut-être
que la justice n’aurait pas cette sâle réputation
de faire pencher la balance du coté le plus juteux.
Ca vous choque ?