| En voilà un film qu'il est très négatif, 
        à la fois sur l'espèce humaine et sur la condition humaine. 
        Von Trier a eu la bonne idée d'effacer tout décors, tout 
        paysages pour nous focaliser sur les acteurs/personnages et l'histoire 
        ; il revient "en arrière", lâche les extérieurs 
        et même les studios (à la perspective infini) et donne dans 
        la scène théâtrale, originelle, cherchant l'essence 
        même de son film. Et quelle est-elle ? La difficulté d'intégration, 
        de prime abord, puis une parabole sur la puissance (les pauvres se sentent 
        soudain supérieur à quelqu'un qui lui est redevable comme 
        ils sont redevables aux gens de la ville ; les truands leur sont à 
        leur tour supérieur car ils sont armés et haineux) qui ne 
        semble pour le réalisateur que faiblesse : l'homme puissant est 
        un profiteur, il n'y a pas d'entre-aide sans contre-partie, sans qu'une 
        hiérarchie s'installe (la fameuse loi du plus fort étant 
        à la cime des règles de la domination). Von Trier fini sur 
        une terrible scène, d'une violence inouïe, où la vengeance 
        et la pire des bassesse (le meurtre) vienne parachever sa vision de l'humanité. 
        Longuet mais tellement fouillé. |