Film musical où l'adéquation de la symphonie
et des images renforce chaque paysage, chaque mouvement, chaque couleur,
chaque regard, et élève les sentiments que l'on peut avoir
sur l'Inde d'aujourd'hui, l'Inde telle que Leconte nous la montre : telle
quelle, belle et pauvre. Ce film est un regard, un simple regard, le coup
de coeur d'un réalisateur (puis le notre...) pour un pays, pour
ses villes, ses villages, ses populations et leur déplacement,
sur la vie, sur les enfants, les regards (merveilleux et enchanteurs lorsqu'il
s'agit de celui d'un bout'chou ou d'un vieillard...), le quotidien, dont
l'extrême pauvreté et la simplicité. Banal et justement
si touchant. C'est un quasi-documentaire filmé au plus près,
sans grande focale, ou si peu, loin de vouloir nous montrer le pays par
la simple et facile beauté de ses paysages ; le réalisateur
se rapprochant de ses sujets pour mieux y capter la vie, pour mieux les
aimer et les faire aimer, les respecter sans jugement aucun ; il n'est
que les yeux avides de l'explorateur, de l'observateur discret et émerveillé,
il ne commente rien et laisse les images -toujours et encore elles- parler
pour lui, aidées qu'elles sont par la musique. Tendre, émouvant,
somptueux, comme le fut en son temps Koyaanisqatsi et sa suite. Leconte
prouve, une fois de plus, qu'il est plus à l'aise dans des films
personnels que dans le registre de la grosse comédie franchouillarde...
à de rares exceptions près. |