Immense classique de la comédie française, pouvant
rivaliser avec les oeuvres d'un certain G.
Oury, Le dîner de cons est une franche
réussite ; non sans défauts.
Commençons donc par les reproche, ceux bien souvent inhérents
à ce type de film : la réalisation de Veber y
est atone, s'appuyant de tout son poids sur le pitch génial,
le génie du texte et le talent infaillible de ses comédiens.
Avec en tête de gondole un Villeret au sommet de son art.
Difficile de ne pas regretter une mise en image trop pesante
: aux plans larges succèdent les champs / contre champs,
presque scolairement, ce qui ne met jamais en valeur les gags.
Cela reste du théatre filmé alors qu'il y avait
la place, dans le rythme du film, pour s'exprimer...
Pour autant le but premier du scénario est atteint :
certains passages -cultissimes- sont à hurler de rire,
tordant et à l'humour percutant, la trame possède
une formidable capacité à s'étirer puis
rebondir lorsque l'histoire aurait très bien pu s'endormir
sur ses lauriers. Des moments hilarants qui se couple à
cette façon de jongler entre la comédie et le
drame, riant et désamorçant divinement ce dernier.
Si ce Dîer de cons est une excellente
comédie c'est tout autant parce qu'elle ne s'arrête
pas à son aspect premier, très vaudeville : le
film étant doublé d'une réflexion sur la
manière de juger / jauger les gens, et tout à
la fois sur la connerie humaine : posant la question essentielle
qui est de savoir qui est le plus cons des deux ? Le prétentieux
et méchant richard qui se croit au-dessus de tout ou
le simple quidam à la maladresse aussi grande que sa
gentillesse ?