Le film comique de l'année ? En tous les cas difficile
de résister à ce (ces) rire, difficile de ne pas
se tenir les côtes devant ce qui reste le meilleur film
du duo (acteur + réalisateur) dans la mesure où
ce rire en chaîne ne fait l'impasse sur rien : toutes
les strates, les styles humoristiques y sont exploré
avec verve (humour scato totalement assumé, second degré
ambigu, satyre politique, parodie, clins d'oeil, attaque perso
; le film a même l'audace de tourner en dérision
les attaques terroristes mondiales -Cf. le passage en hélicoptère
et les minis-jeux Wii). The dictator est un assemblage de scènes
monumentales dont certaines feront date, à la juste mesure
d'un Very bad trip, même si dans un autre registre, des
gags sans tabous aucun où tout le monde en prend pour
son grade, sans complexe aucun ni gêne aucune, un film
qui ose aller jusqu'au bout de son délire et l'assume
pleinement. A la fois intelligent (les références
pointus à la politique) et intelligent dans l'écriture
de ses gags ; à l'exemple de la scène de l'accouchement
et son lot de plaisanteries en cascade, ou de celle où
il investit l'hôtel à l'aide d'un filin et dont
on devine bien ce qu'il peut se passer, mais où le comique
sait placer sa chute au bon moment, pas forcément celui
où on l'attend. Le défaut ? L'écriture
du film s'en ressent, mal écrit, saccadé, suivant
de loin une trame pourtant intéressante mais ne soignant
absolument pas ses enchainements au point où ceux-ci
sont amenés de façon souvent artificielle. Une
oeuvre pourtant soignée dans ses détails (les
réorchestration en arabe de standards du rap en guise
de bande originale !). S. B. Cohen est assurément le
comique le plus passionnant du moment car le plus incontrôlable
: peut-être que le petit succès de son film aux
USA vient du fait qu'il arrive encore trop tôt... mais
soyez sûr qu'il aidera le pays à panser ses blessures
puisque le rire soigne de tout.