| Mettons-nous d’accord : si Ry Cooder n’est 
        pas au meilleurs de sa forme (l’inévitable, l’imparable, 
        l’inégalable musique de « Paris, texas ») l’ambiance 
        musicale du film est assurément assuré de sortir des sentiers 
        battus (Morricone…). Si, finallement, elle ne sert rien non plus, 
        la photographie est particulièrement belle, chaude, très 
        poussièreuse, ensolleillée et étouffante. La transposition 
        du sujet aurait pu s’avérer intelligente (pas par rapport 
        au film de Leone dont il est le remake éhonté mais plutôt 
        en comparaison à la ribambelle d’œuvres sur la prohibition 
        à cause desquelles, hors-mis leurs éventuelles qualités, 
        on pourrait croire que l’alcool n’était interdit qu’à 
        Chicago) mais il n’y a rien à sauver dans le traitement ou 
        la réalisation, même Willis se parodie lamentablement. Jugez-en 
        plutôt : il est le plus fort, il est le plus beau, il tire mieux 
        que tout le monde (dans tous les sens du terme et dans tous les sens), 
        il est filmé en gros plans benets, ses actes sont profondément 
        héroïques et carrément étonnants avec force 
        de (jolis) ralentis, ses victimes tuées à coups de calbres 
        1920-1930 s’envolent dans les airs, passent par les fenêtres 
        comme chez J. Woo mais avec le génie, l’élégance 
        et le savoir-faire en moins. Notre anti-héros chez Leone ou Kurosawa 
        se transforme en marionnettes à spectateurs afin de ne pas les 
        défriser et tombe vite dans le néant psychologique le plus 
        absolu. Bref, on attend chaque fois que ce putain de metteur en scène 
        utilise la technique mise à sa disposition… mais rien, il 
        se borne à refaire durant deux heures les mêmes scènes 
        de flinguages très vite ennuyeuses sans vraiment s’attacher 
        à quoique ce soit d’autre. Il n’expose pas, il ne prend 
        pas son temps, il expédie pour, finalement, ne rien dire. Et nous 
        de décrocher. On a déjà vu ça 30 fois rien 
        que cette année, vous n'avez vraiment rien d’autre ? Je ne 
        sais pas moi, un Bruce Willis en larmes, mourant à la fin, un suspense 
        construit efficacement, des clins d’œil humoristiques, moins 
        de caricatures, plus de sang et moins de macchabées figuratifs, 
        un D. Fincher derrière la caméra… ou un Abel Ferrara 
        chez qui Walken fait meilleur figure. Le film a fait un bide : tant mieux 
        ! 
        
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