Je regrette amèrement que Cristeros,
malgré ses quelques défauts, n'ai pas été
beaucoup plus diffusé en nos contrées... sans
vouloir lancer une polémique politique -ce n'est aucunement
le but de ce site- ceci est moins une critique détaillée
qu'un résumé ainsi que les leçons que j'ai
tiré de cette oeuvre. L'histoire ? Une page de l'Histoire
du Mexique, une époque méconnue en Europe où
des lois anti-religieuses ont mis le feu aux poudres, lois prônant
notamment l'abandon du port de l'habit religieux en public ;
pour mémoire les nonnes avaient connus une telle interdiction
an France, après le vote de la loi de 1905, et on retrouve
ce genre de soubressauts avec les lois contre le voile "islamique"
; interdictions que je pensais d'ailleurs ne trouver nulle part
ailleurs dans le monde, excepté dans le Bloc de l'Est
farouchement anti-religieux, avant de découvrir ce film.
Mais revenons à nos moutons : où quand la laïcité,
fort honorable quand elle ne tient qu'à la séparation
de l'église et de l'état et à protéger
toutes les croyances, se mûe en véritable religion
d'état, en véritable idéologie sans limite,
intolérante. Le passage d'une forme de démocratie
encadrée par une constitution à une nouvelle forme
de dictature anti-religieuse (le président mexicain de
l'époque étant un franc-maçon convaincu),
une dictature montrant intolérance et exactions, glissant
inévitablement vers une véritable atteinte au
droit du "vivre ensemble". De cette période
a découlé une nouvelle guerre dans le pays, guerre
civile avec son lot d'exactions, de répression, de résistance,
de martyrs, de négociations, d'erreurs de toutes parts
; une révolte populaire destinée à sauver
la liberté de pensée, de culte et de circulation,
les libertés individuelles et le droit à la différence.
Sans doute un film à voir avec nos "yeux d'aujourd'hui",
une espèce de mise en garde contre toutes formes d'intolérance
et d'amalgames hideux, y compris étatique. Un passionnant
sujet qui possède sincèrement -quoiqu'on en pense-
une certaine résonnance de nos jours, même si,
dans ce cas précis, la situation est suffisamment extrême
pour dissocier les deux cas de figures et faire la part des
choses.
C'est un film très détaillé, fort documenté,
et c'est peut-être ce qui lui nuit, le scénario
se dissout un peu cinématographiquement dans des considérations
trop "historiques" qui ne servent ni au propos ni
à l'attention du spectateur (trop de batailles), étant
sans doute trop long (2h25). Il n'y met pas toujours les formes
malgré son élégance et son efficacité
mais le message reste fort : un appel à la tolérance...
et à l'attention.