Suite de L'arnaqueur.
La façon dont Martin Scorsese filme, ne serait-ce que
les dialogues, est un régal pour les yeux et les sens
: entre petits mouvements de caméra significatifs et
changements de plan / d'angle, zooms opportunistes, il nous
précipite dans le game. Et il inonde son film de musique
comme une signature.
Newman en impose, Cruise nous bluffe, Mastrantonio apportera
la touche érotique.
Billard, argent, morale et arnaque. La couleur de l'argent
trouve le bon équilibre entre tension psychologique et
tension sportive, opposant deux visions du jeu, deux générations,
deux idéaux. La beauté du jeu ou la beauté
de l'argent. Le film offre au spectateur une leçon d'humilité
et une autre d'arrogance, quand l'élève dépasse
le maître, loin des tables, dans un twist croustillant
et quasiment dramatique.
Et puis il y a le véritable sex appeal du jeu à
9, variante que Scorsese rend encore plus sexy : il redouble
d'invention pour mettre en valeur toute les phases, toute la
grâce de ce jeu. Culte.