Un homme, payé pour écouter les conversations
des autres par une mystérieuse société,
va se retrouver pris dans un engrenage paranoïaque.
Ou comment une conversation anodine, secrète et parcellaire,
prise au cours d'un contrat, va l'entraîner à travers
un scénario qui se transmute en un thriller post-traumatique
via une intrigue solide qui se dévoile très précieusement
; le personnage de G. Hackman, aussi secret que discret, à
l'exact opposé de son vil métier, servant à
appuyer le point de vue du scénario sur des pratiques
douteuses conduisant à des actes parfois criminels. Le
twist se révélant étourdisant et abasourdissant.
Le film interroge sur l'intimité, sur la culpabilité
et sur une surveillance qui fait déjà froid dans
le dos en 1974. D'ailleurs un dialogue en particulier, sur la
politique et une élection qui aurait basculé grâce
à des indiscrétions, à cause du pouvoir
de inquisiteur d'un seul homme, fait aujourd'hui réagir
de façon presque incommodante et pose la question d'une
démocratie déjà abîmée par
des méthodes liberticides.
Conversation secrète est une oeuvre
visionnaire bénéficiant par ailleurs d'une atmosphère
jazzy et posée, d'un Harrison Ford aussi jeune que méchant,
et d'un final éloquent, psychotique et abyssal.