Comme un avion condense bien l'univers de
son auteur. Derrière son style assumé Bobo parisien
assez coincé et dont la vie s'empâte avec des problèmes
mineurs... et bien on sent que le film peut décoller.
Ce qu'il va faire, avec de la retenue et avec quelques réserves
de ma part. Le réalisateur y est détendu, il fait
le minimum. Alors ça pétarade un peu, beaucoup,
parfois, ça flotte un brin ; on y sourit également,
c'est croustillant, mais pas tout le temps, zen et décalé,
souvent, les acteurs y sont comme des poissons dans la rivière.
Un faux river movie ou l'histoire d'un homme qui s'ennuie dans
son quotidien et goûte une liberté à moindre
frais dans un petit coin de paradis ; son paradis. Ce serait
un film très fréquentable, puisque nous changeant
globalement de ce que le cinéma français nous
propose, avec un ton unique, un chouilla de poésie, de
non-sens, un peu d'amour. Si... C'est parfois un peu long, pas
assez trip mais trippant. Reste que le cinéma français
n'a jamais d'autres solutions aux problèmes de l'humanité
à nous proposer que l'éternel et immonde, amorale
infidélité. C'est triste de toujours retomber
sur ces considérations, de ne considérer que ce
modèle d'une immense lâcheté, ce modèle
aveugle... de bourgeois parisiens qui ignorent leur bonheur
et le véritable sens de la vie. Ca met un vilain coup
au film quand même.