On débute par une parodie de slashers particulièrement
bien sentie et d'une immense drôlerie : ce qui donnera
le ton général du film.
Digne des meilleures œuvres des célèbres
ZAZ dont il est très clairement le digne héritier,
le scénario est un bijou de précision, de recherche
et de mise en abîme du cinéma, principalement américain.
Si La cité de la peur fonctionne c'est
avant tout parce que le scénario est d'une intelligence
rare, parodiant à tout-va et à tous les niveaux
l'objet filmique : que ce soit le montage, la musique, les dialogues
(ceux des victimes), les sous-titres (le 9h30), un numéro
de danse (la désormais fameuse Carioca), les attitudes
et les poses, l'essence de certains séquences (la course
poursuite), une fausse pub, des clins d'oeil appuyés
quand ils ne sont pas clairement parodiques, des apartés
nonsensiques...etc.
La force comique du film est de tenir sur toute la distance
du métrage sans temps mort grâce à des gags
à la mitraillette qui se renouvellent sans cesse - gage
d'une fraîcheur constante- et des scènes qui possèdent
la matière nécessaire pour devenir culte instantanément.
De ces moments de cinoches tellement hilarants qu'ils font pleurer
vos yeux de bonheur : un film à voir, à revoir,
à regarder, à scruter, à écouter
dans les moindres détails.
Un genre boudé en France, unique film des Nuls, toujours
à notre grand regret.