Les chevaux de Dieu (expression tirée
d'un Hadith abominablement mal interprété... voir
le livre "Comment philosopher en Islam") nous présente
l'autre visage du Maroc, l'envers du "Club Méditerranée"
: les bidonvilles au sol boueux et merdeux, les gosses livrés
à eux-mêmes, sans règle, les magouilles
pour survivre à tout prix, la drogue et même l'alcool
destructeurs, une police sans loi, une grande pauvreté,
une violence tous azimuts, le spectre de la prison ; un monde
de crasse et de haine où personne ne peut s'épanouir.
Et cette extrême pauvreté est le terrain idéal
pour transformer n'importe qui en un terroriste, religieux comme
dans le film, mais également politique où selon
n'importe quelle idéologie. Car ce ne sont pas les têtes
pensantes qui vont se brûler pour leur cause, mais bien
ces gamins sans repère... Un film qui sort au beau milieu
d'une actualité brûlante, une étude de moeurs
sur le fondamentalisme qui rejette l'idée de toute critique
politique (les bidonvilles marocains sont une des conséquences
des politiques menées dans le pays) où sociologique
; c'est une oeuvre descriptive en forme de cinéma vérité,
brute, soignée bien qu'un peu faiblarde quant à
retranscrire la force du propos (on le voit notamment sur la
fin). La démonstration est sans doute un peu rapide et
ne permet pas toujours de saisir la subtilité de cette
incroyable transformation, mais le film vaut vraiment le détour.