Avec Cheval de guerre Spielberg nous livre
une oeuvre ultra cinématographique, extrêmement
précise, à la mise en scène millimétrée,
aux images qui semblent jaillir de l'écran, pas très
loin d'une certaine idée de la perfection ; et tout autant
un point de vue original sur l'un de ses sujets de prédilection
: l'homme en temps de guerre.
Depuis les 1ères séquences qui ressemblent à
celles d'un western tourné en studios, avec des arrière-plans
très serrés, jusqu'aux scènes aux perspectives
plus profondes, correspondants à ces scènes de
guerre jouant sur la notion d'amis / ennemis (et se jouant de
cette même notion) avec une grande perspicacité.
Les scénaristes découpent leur oeuvre en sous-parties
-le dressage, la guerre / la séparation, les divers changements
de propriétaires-, montées en alternance quant
à décrire les existences de l'animal et celle
de son lointain propriétaire, de façon chronologique
et didactique mais avec une redoutable intensité.
Le maître nous offre à nouveau une immense oeuvre
humaniste, réfutant tout manichéisme et raflant
tous les suffrages. Brillant.