Cerise et la crise d'ado,
entre rébellion et fleur bleue. Ca sent le déjà-vu
mais on aurait tort de s'arrêter à cela. Oui, car
même si ça commence par deux scènes aussi
banales qu'imbuvables, si le film possède des défauts
que je développerai ci-après, le réalisateur
s'attache une fois de plus à disserter sur les fossés
sociaux-culturels qu'il existe entre les gens, poussant ces
personnages à découvrir "l'autre". Si
le film est moins mordant que son Paulette,
il n'en demeure pas moins étonant quant à son
decorum : le constat amer de la situation ukrainienne, entre
pauvreté, réalisme et envie de se battre contre
la fatalité, une société contrastée
qui a beaucoup à nous apprendre d'elle. Si les voyages
forment le spectateur, ils vont également mettre l'adolescentedu
titre face à ses dilemnes et face à la vraie misère
du monde, aux portes de l'Europe, contrastant avec son petit
mal-être de fillette. Mais le film manque sérieusement
de solidité dramatique, il existe une certaine distance
avec son passionnant sujet, le ton a du mal à s'imposer
aux spectateurs ; ça manque de tenue dans le développement,
l'humour y est fade quand il ne tombe pas à plat. Pas
assez costaud pour son assumer pleinement son ambition.