Il faut quand même être conscient que ce
film joue avec d’un canevas usé et qu’il ne cherche,
scénaristiquement, jamais à innover (chez Wenders, Alice
cherchait une grand-mère, accompagnée par un adulte. Quand
à la relation qu’il existe entre la dame agée et l’enfant,
voyez « Le vieil homme et l’enfant » et une dizaine
d’autres ressucés parmi lesquelles le chef-d’œuvre
« Kolya »). On a vite fait de comprendre tout ce qui se passe
et tout se qui se passera ; la dame aigrie finira en larmes, le petit
sera placé, le père restera introuvable… Du tout cuit. Pourtant le film est loin d’être mauvais. Et pour cause se allures de documentaire sur le Brésil via un road movie attrayant, sa photo chaude et, c’est le point fort du film, la forte personnalité qui se dégage des personnages, leurs histoires passées puis communes qui ne font que se ressembler, meurs larmes ‘rien de lacrymales là-dedans, ni de mélo, fort heureusement : le drame surgit au bout de quelques minutes sans que l’on nous ai présenté les personnages ; il prend les alures d’un terrible fait divers) et leurs sentiments on ne peut plus humain, leurs défauts. Très juste. Si bien que l’on s’attache à eux. Un bon moment de cinéma, sans plus, auquel il manque une toile de fond moins uniforme. |