Braveheart.
C'est en premier lieu une signature, cette musique que je considère
comme la plus belle partition jamais écrite pour le cinéma.
De l'émotion à l'état le plus pure, doux
et paisible comme un cours d'eau de montagne, léger et
enveloppant comme le vent, puissant et enragé comme l'orage
; certains morceaux ("The secret wedding") font naître
une émotion immédiate, incontrôlable et
d'une puissance incommensurable. Cette musique emporte tout,
elle sublime chaque passage et fait plonger définitivement
un film dans le statut de très grande œuvre. Même
s'il n'est aucunement parfait.
W. Wallace le symbole répondant à la violence
et à la mort que sème les anglais en Ecosse, par
la mort et la violence. Wallace défendant sa terre natale,
résistant à l'oppression d'une puissance tiers
tel un résistant dans l'obligation de prendre les armes.
Wallace, en dehors du symbole national, c'est David prenant
la défence des faibles dans leur lutte acharnée
contre Goliath, contre les puissants, que ce soit ce peuple
écossais spolié par les anglais ou les femmes
réduite à l'état d'esclaves sexuels ou
de vulgaires mandataires par les hommes. Braveheart
nous montre la naissance d'une légende, rebelle à
l'ordre établi et à l'oppression, homme à
l'intégrité sans faille, allant au bout de ses
idées, modèle pour des générations
de révolutionnaires dont le nom résonne un peu
comme celui de Guy Fawkes. C'est toute la force de son scénario,
autant que dans la description de ses glorieuses et sanguinolentes
batailles : guerre, combats, alliances, trahisons, enjeux et
montée en tension jusqu'au paroxysme final destiné
à asseoir le martyre de Wallace dans un élan de
quasi sainteté.
Braveheart est un morceau d'histoire et de
culture (l'interdiction des armes au écossais résonne
encore de nos jours !), le film en retient l'essentiel et, surtout,
l'esprit, même s'il réinterprète à
sa guise, s'emporte un peu, idéalise et embelli. C'est
une oeuvre de cinéma, pas un livre d'histoire.
Gibson compose ses images tel un peintre, rudement efficace
dans les scènes d'action, mais manquant cependant d'une
vision, d'une réelle personnalité derrière
la caméra. Il reste, en tous les cas, sa marque de fabrique
: une violence expressive, graphique et intense.
"Tous les hommes meurent un jour, mais peu vivent vraiment".