Quelques notes de musique...
Chez Leone c'est la caméra qui supplante souvent les
dialogues ; il s'arrange cependant pour que ces mêmes
dialogues soient suffisamment ciselés pour devenir mémorables.
La plupart du temps. Le bon, la brute et le truand
est avant toutes choses une oeuvre joliment et expressivement
maniérée, aux cadrages savants et à la
précision métronomique, captant comme personne
les jeux de regard, recréant l'espace qui existe entre
les divers personnages. Élégante, raffinée,
habile : une merveille visuelle.
Avec Le bon, la brute et le truand Leone continue
de mettre en place l'univers typique du western spaghetti, s'amusant
avec les détails -tous les détails-, jouant de
violence et de cruauté et de crasse, introduisant des
héros pour beaucoup mystérieux ; trop peut-être
(qui n'aurait pas aimé connaître les passés
du "Bon" et de la "Brute" ?). Sans oublier
les gunfights de légende avec leurs petits airs "légers",
et les duels au suspens intenable.
On suit les destins croisés de 3 personnages peu recommandables
qui courent après une chose : des poignées de
dollars ! On pourra toujours lui reprocher une trame un peu
creuse (un patchwork qui tente d'aborder quelques thèmes
tel que celui de la guerre) et une ambition purement diégétique,
mais le plaisir est bel et bien là, jamais coupable,
sachant surprendre à chaque scène et tenant haut-la-main
la distance de 3 heures !
Le monde se divise en deux catégories... ceux qui aiment
The good, the bad and the ugly, et ceux qui
adorent.