Blood diamond n'est pas une œuvre héroïque
car cette fois le personnage principal n'a vraiment rien d'un
héros : sans aucun remord, les mains pleines de sang,
immoral, froid et abject, il est le digne représentant
de la race des exploiteurs, des riches sans conscience..
Pourquoi un continent riche comme l'Afrique est-elle toujours
en proie aux guérillas et au chaos ? Le film n'entend
pas répondre pleinement à cette question délicate
et complexe. Et pourtant...
En prenant comme exemple l'exploitation, et surtout du traffic
qui règne autour des diamants, Blood diamond
explore la plus terrible des pistes de réflexion : celle
d'un continent saigné par de riches occidentaux, celle
d'un continent rendu si pauvre qu'il cède à toutes
les abominations. Celle d'un continent qui a toujours été
le terrain de chasse des blancs, pillé sans vergogne
jusqu'à l'épuisement.
Di Caprio représente cet occident, profiteur de première,
qui se refuse à ouvrir complètement les yeux sur
l'horreur à grande échelle que cache son business,
se trouvant de veines excuses... Parmi les horreurs, celle des
enfants soldats.
Un film engagé, utile, qui nous ouvre les yeux sur une
réalité que d'aucun aimerait ne point connaître.
Fort.
Le savoir-faire d'Ed Zwick, le talent conjoint du casting et
un scénario en béton armé, dur et d'une
violence sans fard, complet, touchant bien des points de détails
et parfaitement explicatif, font de Blood diamond
une œuvre essentielle, majeure, qui touchera foncièrement
tout être humain ayant un brin de conscience.
Son insuccès me laisse songeur quant à notre niveau
de réflexion et d'humanité...