Du sexe, un premier meurtre sanglant et une mystérieuse
blonde : la marque sulfureuse des thrillers signés Eszterhas
était née.
Prenant ses assises sur un meurtre inexplicable, une suspecte
pas comme les autres et un flic traumatisé, le scénario
va se démarquer de multiples façons de ses prédécesseurs.
Sulfureux mais surtout très malin, Basic Instinct
est un thriller avant tout psychologique et hautement excitant,
véritable partie d'échec aux dialogues comme autant
de mains manipulant les pièces. La maîtresse du
jeu étant une femme de tête, ayant toujours un
coup d'avance sur le pauvre flic, manipulé et pas loin
d'être asservi à ses désirs.
Basic Instinct est un film de violence, sur
les violences humaines, sexuelles, physiques ou même relationnelles.
Et tout autant un catalogue des fantasmes masculins... M. Douglas
étant littéralement mené par son plus basique
instinct : le désir.
Archétype de l'intrigue tortueuse, véritable puzzle
scénaristique ou les divers éléments sans
liens se mettent doucement en place jusqu'à... jusqu'en
une fin divinement ouverte où chacun y verra ce qu'il
souhaite. Une oeuvre aux personnages troubles, troublés
et troublants, aux révélations détonantes,
aux tortuosités euphorisantes, aux jeux de manipulations
infinis, mettant à rude épreuve notre sens de
la logique et nos certitudes du moment. Basic Instinct
vous tient en haleine jusqu'au bout du bout, comme lors de son
premier visionnage en salle obscure.
La musique soyeuse et voluptueuse de Goldsmith, la mise en scène
incisive de Verhoeven, le montage acéré de F.
Urioste, le jeu sans retenue de Douglas (sexué) et Stone
(froide) en font véritablement une œuvre culte.
Brûlant mais tellement mieux construit que sa ridicule
suite et les nombreuses et pitoyables copies que le film a engendré.