Plus le mensonge est gros et plus il y a de chance que ça
passe.
Un film sur un acteur de... la vie. Le roi des menteurs, un
génie dans l'art de bluffer, un as de l'arnaque, un prince
du camouflage et de l'observation. Escroc au grand coeur et
à la malignité séduisante, faussaire à
la confiance en soi stupéfiante. Voleur déroutant
dopé à l'illusion et à la chance. Citoyen
qui s'invente des vies afin de survivre.
Et s'il avait suffit d'un père malhabile en diable et
d'un divorce parental pour en faire un traumatisme d'adolescent
et transformer une vie à jamais ?
Le jeu de la vérité : tout semble avoir été
dit durant les premières minutes du film et pourtant
l'histoire de Frank Abagnale Jr est encore plus folle que son
résumé, et ce conteur d'histoire hors pair qu'est
Spielberg en fait un biopic extravagant qui se suit comme un
thriller, mis en valeur par le montage non-chronologique du
vétéran M. Kahn qui n'a pas son pareil pour dynamiter
l'histoire. On y trouve également un J. Williams subtile
et méconnaissable et il est impossible de ne pas succomber
au duo Di Caprio / Hanks qui fonctionne à merveille et
transmet au spectateur cette bien étrange amitié
admirative.
Attrape-moi si tu peux est une ode au sophisme
et à toute forme de rhétorique -au métier
d'acteur, donc ?-, une caricature séduisante de notre
monde moderne, déifiant l'apparat et l'impunité
du mensonge. Tant que celui-ci n'enfreint pas la sacro-sainte
loi, évidemment.