Que dire de ce film au scénario, aux personnages, à
l’humour burlesque, qui ne sont pas sans rappeler, aujourd’hui,
un bon Kusturica (mais ne sont-ils pas tous bon ?… si)
? Que dire de cette frénésie qui anime les deux
frangins réalisateurs si ce n’est qu’elle
nous rappelle celle de leur pote Sam Raimi ? Avec de telles
références on est comblé. Ajouter Cage
en magnifique bandit-benet, Mc Dormand en gardienne de la morale
émouvante et Goodman en… enfin égal à
lui-même, et vous avez un petit chef-d’œuvre
de la comédie américaine. Les Coen sont des conteurs
hors-pairs, des excités de la plume qui manient l’humour
comme d’autres manient le pinceau. Et pour rire, on rit,
et de bon cœur ! Jusqu’à cette petite larmes
finale… L’idée de ce vol de bébé
par un couple de bandit / flic ne pouvant avoir de gosse est
restée dans les anales du 7ème art, surtout quand
ce même bébé appartient à une couvée
de 5 pondue par la femme d’un vendeur de meubles ; surtout
si le couple de ravisseurs est pote avec un débile plein
de gosses turbulents et un détraqué échangiste…
Surtout si les copains d prison se mêlent à l’histoire,
squatte, apprennent l’affaire, vole le bébé,
l’oublient sur les leius d’un hold-up, lui-même
inoubliable ; surtout si un privé sortit tout droit de
« La horde sauvage » traque ce petit monde en butant
lapins, lézards avant de finir dynamité ! Bref,
ça cogne, ça tire, ça hurle… et on
en prend plein la gueule. Bourrée d’idées
(cf. la liste ci-dessus, non exhaustive…), parfaitement
maitrisé (mieux que le 1er film des frangins) et enjoué
; un film idéal pour passer un très bon moment,
sans prise de tête mais sans être pris pour autant
pour un abruti capable d’avaler n’importe quel daube
cinématographique. Et dire que pendant ce temps d’autres
vont jouir devant un Rohmer… antithèse exacte et
parfaite de cette critique.