Un vibrant adieu à l'adolescence... le revoir m'a procuré
autant de plaisir que sa première vision... il y a fort
longtemps.
Lucas nous montre la fin de nos rêves d'enfants, celui
de l'amour fou, celui du dragueur, celui du gagneur qui ne vieillit
pas ; la fin, également de l'enfance martyre (?), par
le biais du Crapaud, qui trouve un amour qui n'a rien de physique,
de matériel, lui qui est laid et sans fortune. Un hommage
aux années 50, jamais aussi vrai, bien que plus diégétique
que réaliste sans doute (ou appartenant à la jeunesse
dorée américaine), avec musique juke-box, coiffures
authentiques, belles voitures, voyoux de cinoche, liberté
et mystère.
Lucas montre déjà ses tiques de monteur : un montage
alterné en parallèle où nous suivant chaque
personnage, son propre parcours initiatique, ses rencontres,
sur une seule mais marquante nuit. Ce sont toutes de belles
histoires d'amour, celle du vrai amour adulte qui a du mal à
s'exprimer, celle de l'enfant et de l'adulte rester grand ado,
celle fantasmées, celle révées ; un brin
mystique ces histoires, surtout si l'on prend en compte le fabuleux
Wolfman ; étrange.
De plus Lucas à une façon toute particulière
de décrire celà, de donner une culture (lui qui
a étudié celà à l'université)
à ces personnages pour les faire vivre, ce qu'il fera
avec le moindre des personnages de Star Wars
; à ce propos l'intertitre final, qui donne une autre
épaisseur à ces jeunes, en dit long et reste assez
réaliste quand à la vision du monde des futurs
adultes, son lot de réussites et de mort. Son filmage
est tout aussi beau que propre : notamment en ce qui concerne
les voitures, des plans longs et contemplatifs... on dirait
des vaisseaux spatiaux !
Un film particulièrement excitant, jamais bêtement
nostalgique, qui nous rappelle quelque part ce que nous avons
été et ce que nous ne devrions jamais oublier...