Les amants du Texas nous montre ce qu'est "l'art de l'ellipse scénaristique" dans ses premières scènes : où comment plonger le spectateur dans un univers, dans une histoire, en laissant son imagination libre. Mais la principale qualité de ce film se situe derrière la caméra : une réalisation suave, cotonneuse, aux mouvements doux et envoûtants, et un véritable talent pour mettre en avant les paysages, aussi infimes soient-ils. Une photo lumineuse, très dense, aux couleurs débordantes de chaleur (lorsque la femme prend enfin la plume avec un écran qui passe de l'ocre au bleu nuit) et une musique en parfaite symbiose.Une oeuvre lancinante comme l'attente des protagonistes (celles des amoureux, des chasseurs de primes, du père sur son perron, du flic vis à vis de celle qu'il aime), une trame simple pour une oeuvre entièrement dédiée à ses personnages, un film à fleur de peau qui en a moins à dire ou à démontrer qu'à faire ressentir, une formidable love story sans l'ombre d'une romance à l'eau de rose. |