Le film jouit de deux points forts et absolument séduisants
: la réalisation diaboliquement précise et surpuissante
de J. McTiernan ; et le double point de vue sur la guerre froide.
A la poursuite d'Octobre rouge c'est un regard
différent sur l'Histoire, celle d'une guerre froide sous-marine,
d'une chasse à l'homme bilatérale. En mettant
le doigt sur les risques d'un conflit entre les 2 géants
de l'époque (USA et URSS) le thriller dénonce
le système russe, la faiblesse de son organisation militaire
alliée à la force de son arsenal ; la faiblesse
d'un système politique soviétique face aux promesses
démocratiques des Etats-Unis.
Le film débute comme une simple chasse au sous-marin
nucléaire puis se mue en un scénario complexe
ou se mêlent interrogations & ambivalences. Le récit
d'un navire pris entre plusieurs eaux, celle d'une dangereuse
trahison interne, de craintes américaines pour leur sécurité
et de craintes russes concernant leur secrets militaires ; le
tout sur un air d'informations contradictoires (les intentions
floues du capitaine russe) et d'un gouvernement US qui avance
à l'aveugle. Une histoire d'ennemis qui débouche
sur une collaboration en flux tendue.
Une intrigue technique soulignée par un montage rigoureux
et formel, un suspens en apnée qui met en exergue toute
la tension de l'époque. Un film qui ne relâche
jamais la pression.
Sean Connery met un point d'honneur à souligner l'ambiguïté
relative et l'immense charisme de son personnage.