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After hours
Budget = 4,5 M$
BOX OFFICE France = ? / ? - ? 000 - 1 037 000 entrées
BOX OFFICE USA = 0,045 / 10,6 M$
BOX OFFICE Monde = - M$
 

D'une expressivité incomparable : la caméra de Martie zoome et virevolte afin d'accompagner ses personnages, les faire vivre au-delà de l'écran. Le tout agrémenté d'un montage sec qui donne un vrai coup de speed au film. After hours.
Un rendez-vous galant, deux mystérieuses femmes, une virée nocturne et un climax absolument insensé et unique. De ce rendez-vous raté émergent des détails étranges, voir tout un récit aux fragments qui se recoupent étonnement, des signes redondants : le billet de 20$, les brûlures, la tête de mort, la camionnette, les voleurs... Puis des cris, puis des voix.
Si le film s'avère si puissamment évocateur, parvenant à nous perdre, c'est avant tout parce que les personnages sont complètement décalés : Marcie est une créature de la nuit, impalpable, difficile à cerner, étrange, presque subliminale. Paul pourrait être n'importe lequel d'entre nous : avec son métier lambda, avec sa personnalité passe-partout, avec sa solitude. Car je pense que After hours nous parle de solitude : un homme qui rencontre une multitude d'individus mais restera isolé, voir acculé, voyageur passif, sans soutien, constamment dans la suspicion et le doute. Et à côté d'eux on pourrait évoquer la fourmillement de protagonistes qui vont tourner régulièrement autour de notre héros déconfit, depuis le gentil barman jusqu'à la jolie artiste, en passant par des voisins accusateurs, un videur zélé, des cambrioleurs récurrents et une vieille dame qui viendra boucler la boucle de façon abyssale. Et tant d'autres que l'on se plait à découvrir subrepticement.
Car ce film vous enveloppe comme la nuit, comme un rêve cocasse et baroque qui se meut progressivement en un cauchemar profond, de ceux où l'on se sent poursuivit sans ne pouvoir pour autant avancer ; After hours nous transporte au bout du voyage, au bout de la nuit, et nous fait tourner la tête, recommencer sans cesse le même rêve de façon indiscernable, s'enfoncer dans l'indéfini et l'infini, tourner en rond dans un monde au symbolisme abscons. Comme un disque rayé par endroits. Un film renversant qui vous fait basculer dans la folie pure et sans sommeil, en même temps que ce pauvre "héros".
Le tout enrobé d'une ritournelle dont seul H. Shore a le secret.
Un must de cinéma à la lisière du fantastique, cauchemardesque et paranoïaque.

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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