Un rêve de gangster : un rêve
de gosse.
Goodfellas a contribué à créer
une véritable mythologie cinématographique autour
de la mafia new yorkaise, ce rêve bassement humain de
puissance -de toute puissance-, affranchis des lois des hommes,
embrassant une vie définitivement et extrêmement
confortable au sein d'une communauté soudée (en
apparence...) ; ce rêve où même les séjours
en prison deviennent idylliques. Les affranchis
narre l'histoire de l'ascension irrésistible d'un gamin
irlandais dans un quartier de voyous, d'un gosse devenu adulte,
d'un rêve qui devient réalité. De scènes
mythiques en séquences tendues, de la montée en
puissance à la chute irrémédiable, à
la rupture, le rêve se fracasse sur la réalité
de la vie et se transforme en un jeu de massacre, un bain de
sang. Jusqu'à la déchéance.
On ne comptera pas les prouesses de Martin Scorsese sur ce film,
ne citant que les arrêts sur image caractéristiques,
ce fameux plan long en caméra suggestive, cette célébrissime
scène en plan séquence. L'oeuvre est également
et magnifiquement accompagnée d'une musique typique et
omniprésente, faisant ressortir cette galerie de gangstas
plus vrais que nature : J. Pecci dans son éternel rôle
de dingue, R. De Niro qui s'impose une nouvelle fois et R. Liotta
qui apporte sa fraîcheur au film.
Métrage renversant, fascinant, grandiose, enivrant, et
d'une violence fulgurante ; non sans humour. Les affranchis
n'est pas un film : c'est un cadeau ; la réponse de Scorsese
à De Palma.
Mythique.