Oliver Stone laisse pour un temps, un film,
de côté ses sujets politiques ou engagés.
Un croisement, deux routes, deux choix. Une voiture en rade
dans le désert ; et un bled avec sa populace (a) typique.
Une réalisation hystérique, créative, biscornue
qui vous embarque illico et surtout qui colle parfaitement aux
personnages allumés de la ville de Superior. Nous suivons
un héros au passé mystérieux qui se retrouve
embarqué dans une histoire de fou et s'enfonce de minute
en minute dans la démence des lieux. Une sombre histoire
de fric. Car il s'agit toujours d'une histoire de fric. Et de
cul : l'histoire d'une fille sublime prête à tout
pour sortir d'un trou perdu dans l'Arizona, d'une vie discordante.
U turn est en quelque sorte une odyssée
américaine, minimaliste, jamais très claire, aternoyante,
sanguinolente, une ballade cinématographique tordue et
perverse.
Impossible de ne pas plonger dans cet univers quasiment parallèle,
avec ces seconds rôles et gueules de cinéma (ah
! Billy Bob Thornton !), cette photo inondée de soleil,
cette patte inimitable d'Ennio Morricone qui n'a pas son pareil
pour magnifier les endroits désertiques.
Oeuvre désopilante (à l'image de certains arrière
plans...) qui n'est pas la plus mémorable de son illustre
auteur, mais une petite incartade faite de violence et de sueur.
Et de sexe.