Nicholson en Bogart, Los Angeles en toile de fond, Polanski
colorise John Huston (et l'embauche !) en sépia.
Chinatown revient sur les enjeux de l'eau
potable dans le conté de L.A. : un détective privé
est emmené par hasard sur cette affaire et découvre
bien malgré lui une histoire de sécheresse et
d'écoulements d'eau anarchiques et par conséquent
suspects. Une enquête tortueuse aux révélations
multiples et à la hauteur.
Il y a visuellement un magnifique et constant travail sur les
profondeurs de champ, arrosé d'une musique grandiose
et qui constitue à elle seule le plus beau des hommages
au genre policier.
Certe ce film possède d'indéniables qualités
esthétiques, un scénario en béton aux ramifications
subtiles, mais même après 3 visions je ne parviens
toujours pas à m'emballer totalement pour cette histoire...
Un côté inutilement langoureux bien que justifié,
je le trouve également terriblement froid : la griffe
Polanski que j'aime tant habituellement. Le film suinte le classicisme
assumé -tromperies de coutume- mais ne le transcende
pas. Un excellent film, pas un chef-d'œuvre.