Comédie un rien potache et musicale, bourrée
jusqu'à la gueule d'idées complètement
folles et dont la tueuse ultime incarnée par Carrie Fisher
n'est pas des moindres. Ode à la mixité pour mieux
dénoncer une Amérique encore et toujours rongée
par le racisme : les frères Blues se baladant en véhicule
de police restant l'insulte suprème envers ses suprémacistes
secoués du bocal. The Blues Brothers
est de toutes façons un hommage formidable à la
musique noire américaine et à ses plus grands
représentants (A. Franklin, J. L. Hooker, J. Brown, R.
Charles ou encore C. Calloway dans un numéro d'ambianceur
anthologique)
Mené de main de maître par un J. Landis qui nous
livre de délicieuses images, constamment inspirées
par le mouvement, électrisées par des numéros
chorégraphiés et diablement entraînant,
ou la religion et la musique ne semble faire qu'un, un peu à
l'image de cette messe gospel en début de film. Musicalement
c'est tout simplement aussi inoubliable, remuant qu'intemporel.
D'ailleurs dans ce chef-d'oeuvre de la comédie tout le
monde danse frénétiquement : même les voitures
!! La séquence du mall est devenu tout simplement cultissime
(en regard au recul que les scénaristes ont sur celle-ci),
tout comme celle de l'hôtel et la folle et proprement
allucinante poursuite finale, dantesque, ubuesque et jouissive
jusqu'à l'hilarité. Un film destructeur, truculent,
révolté, délirant, explosif qui conservera
sans doute son titre de "film ayant détruit le plus
de véhicules de police de l'histoire" ; l'une de
ces rares oeuvres qui me fait pleurer de rire !!!
Doté d'un humour et un ton unique, d'un univers unique,
frais, complètement cartoonesque, The Blues Brothers
est un OVNI cinématographique que l'Amérique
de Trump aurait besoin de revoir urgemment.
Non seulement ces Blues Brothers sont le meilleur des remèdes
contre la morosité, mais leur visionnge vous fout la
pêche des mois durant.