Trois souvenirs de ma jeunesse
serait-il un film d'espionnage à la française,
un anti-James Bond en herbe ? Non : c'est un film de Desplechin
qui a du mal à trouver sa route. Ce sera finalement la
biographie de la jeunesse d'un personnage via ses souvenirs,
bien vite réduite en une loooooongue histoire d'amour
forcément compliquée. Un ton très perso
(quoique...), un style 80's, une esthétique très,
très raffinée (couleurs, lumières, contrastes,
réalisation qui cherche à surprendre), un acteur
principal fabuleux dans son jeu de mimétisme. Mais littéralement
une oeuvre sur laquelle on glisse sans ne jamais se prendre
d'affection ni pour les personnages ni pour l'histoire. Pire
: le film finit par se vautrer lamentablement dans les affres
hideux du cinéma français prétendument
d'auteur (la voix off à la Jean-Pierre Léaud,
les femmes réduites à des paires de seins -le
rap en deviendrait moins vulgaire-, une liberté de ton
supposé, des réflexions qui ne mènent jamais
loin...etc). Pas de Truffaud à l'horizon et personnellement,
hanté par le très bon souvenir de Quand
je ne dors pas, j'ai jeté l'éponge avant
la fin. Et c'est extrêmement rare de ma part.