Wolfman |
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Un remake qui sera avant tout un bel hommage visuel,
vibrant et rare : l'Angleterre victorienne des campagnes, la brumes dans
les landes, brume presque factice, le monstre très clairement inspiré
et qui saura repousser les non-avertis, jusqu'à la belle intro,
classieuse et superbe au possible. Johnston se révèle enfin
de par sa réalisation ample et voluptueuse, jouant parfaitement
sur les symétries de ses magnifiques décors. La musique
est également un hommage absolument adéquat et, pour un
film Hollywoodien, rien de vraiment suggestif dans les scènes d'abominations
commises par le monstre ; la seule transformation détaillée
prouve que depuis l'hideux Le loup-garou
de Paris, les FX numériques peuvent s'avérer extrêmement
impressionnants. Même la photo donne parfois l'impression d'un vieux
Technicolor... Mais voilà : il est très, très délicat
de redonner naissance à un mythe dont on semble tout connaitre
et le scénario ronronne beaucoup trop dans sa trop longue première
partie, les spectateurs étant toujours en avance par rapport à
l'histoire. Et puis ça manque de frousse ! Les personnages sont
tout à fait en adéquation à la "folie"
ambiante (Hopkins extraordinaire en personnage ambigu, comme d'habitude)
et c'est d'ailleurs cet aspect de la légende qui aurait dû
primer : la folie. Lorsque la science s'en mêle on sent d'immenses
possibilités qui ne seront pas assez exploitées ; tout comme
cette scène sublime, après la révélation du
twist, où la malédiction fait écho aux tragédies
shakespeariennes. Un beau retour aux sources (on ne parle pas vraiment
de lycanthropie mais bel et bien d'homme-loup - wolf-man), esthétisant
au possible mais affreusement empâté. |