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Wolfman

Joe JOHNSTON
(12)

Un remake qui sera avant tout un bel hommage visuel, vibrant et rare : l'Angleterre victorienne des campagnes, la brumes dans les landes, brume presque factice, le monstre très clairement inspiré et qui saura repousser les non-avertis, jusqu'à la belle intro, classieuse et superbe au possible. Johnston se révèle enfin de par sa réalisation ample et voluptueuse, jouant parfaitement sur les symétries de ses magnifiques décors. La musique est également un hommage absolument adéquat et, pour un film Hollywoodien, rien de vraiment suggestif dans les scènes d'abominations commises par le monstre ; la seule transformation détaillée prouve que depuis l'hideux Le loup-garou de Paris, les FX numériques peuvent s'avérer extrêmement impressionnants. Même la photo donne parfois l'impression d'un vieux Technicolor... Mais voilà : il est très, très délicat de redonner naissance à un mythe dont on semble tout connaitre et le scénario ronronne beaucoup trop dans sa trop longue première partie, les spectateurs étant toujours en avance par rapport à l'histoire. Et puis ça manque de frousse ! Les personnages sont tout à fait en adéquation à la "folie" ambiante (Hopkins extraordinaire en personnage ambigu, comme d'habitude) et c'est d'ailleurs cet aspect de la légende qui aurait dû primer : la folie. Lorsque la science s'en mêle on sent d'immenses possibilités qui ne seront pas assez exploitées ; tout comme cette scène sublime, après la révélation du twist, où la malédiction fait écho aux tragédies shakespeariennes. Un beau retour aux sources (on ne parle pas vraiment de lycanthropie mais bel et bien d'homme-loup - wolf-man), esthétisant au possible mais affreusement empâté.