Wall-E |
(17-18) |
Le roi Pixar. Wall-E est un petit robot
complètement craquant de par sa naïveté, sa touchante
solitude et son adaptation incroyable à un milieu immonde où
la seule beauté provient d'un adorable petit insecte (vite écarté
par Pixar afin d'éviter de sombrer dans le classicisme disneyien
qui veut qu'un "petit personnage" drôle accompagne le
héros ; Cf. Timon, Jiminy et Cie) ; tout ce qu'il faut pour en
faire un quasi-humain... qui deviendra même plus humain que les
humains. Ce film est de toutes façons un hommage et un digne héritier
des chef-d'oeuvres du muet et de Jacques Tati
: et c'est de là qu'il tire toute sa force, c'est à partir
de ce concept que la magie opère. Imaginez : deux boîtes
de conserves, de simples dessins 3D issus d'un ordinateur, qui délivrent
une émotion véritable ; un robot qui découvre l'amour
et l'humanité cachée au sein de ses circuits, le tout emballé
dans une poésie plutôt rare dans le milieu du dessin animé,
globalisé et froid. Mieux : les scénaristes ont fait de
ce film une oeuvre d'avant-garde puisque l'émotivité y est
masculine (Wall-E est même le plus petit des deux robots...) et
la force, féminine. L'intrigue n'est pas pour rien dans la qualité
de l'oeuvre : qu'elle est la fameuse mission de Eve ? Qui est-elle ? D'où
vient-elle ? Autant de questions qui soutiendront notre attention. Et
la trame n'est pas en reste, d'ailleurs : d'une triste condition (nettoyer
une planète étouffée de polution en tous genre ;
même climatique) notre héros va découvrir l'amour,
comprendre les tenants et les aboutissants de cette condition et, enfin
sauver l'humanité. Mais en brodant tout cela avec des gags à
plusieurs temps (signe de génie...), bourrée jusqu'à
la bande-son d'idées en tout genre -presque une par plan !-, autant
visuelle (le film est d'une beauté exceptionnelle qui rejoint celle
des tout meilleurs mangas animés), conceptuelle (le nombre excitant
de robots en folie tous aussi géniaux les uns que les autres !)
et enfin réflexive (le parallèle entre robot et humains,
ces derniers impotents au plus haut point et finallement esclaves de leur
propre technologie, sans personnalité aucune pour ne pas dire à
la limite du clone parfait, obnubilés par leur écrans et
aussi fainéant que de vulgaires molusques !). Ce film est de toutes
façons un pari incroyable et réellement osé : une
oeuvre grand public quasiment muette une bonne partie du métrage
ne peut qu'être saluée et respectée. Encore ! |
La critique des internautes |
Depuis ses débuts le Studio Pixar
s’est imposé comme la référence absolue dans
le domaine de l’animation et au fil des années le studio
n’a pas cessé de se bonifier et de développer des
projets de plus en plus ambitieux aussi bien d’un point de vue technique
que thématique. Wall-E atteste totalement cela en s’imposant à la fois comme la plus grande réussite du studio mais aussi la plus ambitieuse artistiquement , novatrice conceptuellement et riche thématiquement. Premièrement l’animation est à couper le souffle et témoigne des nouveaux progrès effectués , les textures sont remarquables , les décors font preuves d’un travail de précision dans le détails assez ébouriffante , bref pas la peine de polémiquer rien que sur ce terrain Pixar écrase déjà tout ses concurrents. Mais dans son concept Wall-E s’avère diaboliquement ambitieux et novateur à l’heure ou les projets sont de plus en plus formatés , Andrew Stanton propose un film dont une bonne partie est muette , une autre composée de bruitages en guise de dialogues et finalement très peu de « vrais dialogues » ce qui n’handicape jamais le film au contraire lui confère une partie de sa richesse. Ensuite Stanton réussit à humaniser ses personnages non-humains réussi à les doter d’émotion de manière encore plus brillante et intelligente que par le passé l’ont été les voitures de Cars ou le rat de Ratatouille par exemple. Et d’un pitch assez abstrait en soi , une histoire d’amour entre deux satellites , Stanton réussit à créer une dimension poétique et touchante de bout en bout , on s’émeut pour ses deux personnages et leur destin. Mais Wall-E ne se résume pas à ça loin de là , c’est un film adulte , mature dans le sens le plus noble du terme et il effleure des sujets d’actualités brulants avec une justesse et une intelligence trop sans complaisance mais de manière lucide et assez pessimiste tels que la survie de la planète , la pollution , l’avenir d’une humanité qui se laisse aller plutôt que de gouter aux nombreux plaisirs de la vie , son insouciance , et bien d’autres. Bref , Wall-E est une réussite incroyable peut-être le meilleur film d’animation à ce jour , car le plus mature , le plus profond et le plus beau. NOTE : 18/20 UNKUT |