Un prince singe est retrouvé sur une plage, inconscient.
Dans le royaume des singes il ne semble pas être tout
à fait comme les autres : sa langue, ses origines diffèrent.
Quelle est son histoire ? D'où vient-il ? Laguionie nous
dessine à nouveau un monde multiple et riche, nous guide
par le biais de moult questionnements (pourquoi détruire
la forêt ? Dans quel univers vivent ces singes ? Qui sont-ils
réellement ?)
Œuvre dissertant avant toutes choses de la curiosité,
Le voyage du prince n'en est pas moins une
métaphore de notre société ; car c'est
bien de nous qu'il s'agit : (l'hommage à king Kong en
témoigne !) société industrielle, froide,
commerçante et mercantile, en lutte constante contre
une nature qui veut reprendre ses droits. Formidable étude
cinématographique où une civilisation, tout du
moins supposée telle et, surtout, autoproclamée,
réfute toute autre forme d'évolution que la leur.
Civilisation reine qui se surprend à dominer la nature
et par là même à détruire d'autres
peuples : ces gens d'ailleurs, moins évolués,
moins civilisés, moins moraux. Simplement différents
! De là à y voir une métaphore de notre
rapport centré et européanisé envers un
continent comme l'Afrique, par exemple... Le choix du singe
devient alors un douloureux symbole.
Toujours très soigné visuellement et griffé,
au ton et aux tonalités différentes de ce à
quoi nous sommes habitués. Peur-être le film traite-t-il
de tout ça un peu vite, laissant des vides et nous frustrant.
NOTE : 13-14 / 20