Un tueur blesse un agent du Bureau et, accidentellement, tue
le fils de ce dernier. Après avoir arrêté
le coupable il va devoir remplir une mission somme toute particulière
afin de faire échouer une attaque terroriste commandité
par le dit-tueur.
Un pitch de série B science-fictionnelle (le concept
est quand même bien poussé jusqu'au bout...), un
Nic Cage à 200 %, un Travolta magistral (et vice et versa),
et John Woo qui fait magiquement virevolter sa caméra,
tape des ralentis bien balancés, offre des gunfights
aériens, des duels typiques, de ces séquences
qui vous scotchent au fauteuil -et d'autres de velours-, et
une violence jamais réfrénée. Avec en point
d'orgue ce plan absolument renversant avec les jeux de miroirs
et ce final en béton armé avec sa poursuite en
hors-bord absolument exquise, époustouflante et anthologique.
Ce qui pourrait être un gros actioner se révèle
bien plus que ça, l'histoire étant assez rebondissante
pour nous surprendre, nous prendre à rebrousse-poil ;
notamment grâce à ce diable de scénario
qui exploite parfaitement les possibilités infinies qui
lui sont attribuées. Jusqu'à travailler ses personnages
au corps : les scènes avec le tueur devenu mari sont
plutôt intenses voir carrément osées (avec
sa fille), l'ambiance schyzo dépassant de loin la barrière
de l'écran, la double transformation prenant de plus
en plus de place dans l'histoire (le tueur devenant le père
que le flic n'a pas toujours su être / le flic mettant
un peu d'humanité chez le tueur, mais apprenant en même
temps à sortir de ses gonds). Une oeuvre qui vaut beaucoup
plus que ses seules scènes d'action bien chiadées.
Au final Volte / face s'avère être
un film doucement hybride (sino-américain / actioner-SF),
plus gore, plus fou, plus viscéral, plus foisonnant que
nombre de productions. Pas fondamentalement génial mais
assurément un immense moment de cinéma.
NOTE : 15-16 / 20