Une visite chez grandma et grandpa filmée par la caméra
avisée de leur petite fille. Du found footage, certes,
mais avec une certaine teneur et du vrai savoir-faire. Gommons
tout de suite le principal défaut de ce genre de production
: la réalisation ; en prenant ici le parti-pris de faire
mettre le film en scène par une cinéphile / apprenti
cinéaste, permet de relever de beaucoup le niveau et
de mettre l'oeuvre à hauteur des ambitions de son réalisateur.
Un film léché et maitrisé de bout en bout,
à l'atmosphère assez particulière. Le sujet
est aussi simple qu'intriguant, avec un fond réflexif
pour ne pas perdre de la substance en cour de route (la marque
"M. Night"). Depuis les questions que les petits-enfants
sont à même de se poser sur leurs étranges
grands-parents jusqu'au twist bien dans la tradition, on découvre
une oeuvre qui pose nombre de jalons. La peur de vieillir, de
devenir des espèces de freaks en regard de la parfaite
jeunesse, de se voir dégradé et réduit
à de vulgaires épaves perméables aux maladies
en tous genres. La peur de la maladie également. Et la
question qui hante tous les enfants sitôt leur porte de
chambre refermée sur leurs rêves / cauchemars :
que se passe-t-il dans la chambre d'à-côté
? Bien sûr les scènes "dérangeantes"
sont parfois à la limite du ridicule, malgré leurs
excuses médicales et de causer un choc plus réel,
mais elles parviennent tout de même à déstabiliser
le spectateur (perso la partie de cache-cache sous la maison
fut longtemps un rêve récurrent et claustrophe...).
Shyamalan donne un rythme à son film, ne se bornant pas
à une alternance passive jour / nuit, laissant les dialogues
et les situations les plus anodines participer à l'ambiance
paranoïaque de l'oeuvre, laissant l'imprévisible
participer à l'histoire. On attendait peut-être
encore plus que cela, une atmopshère plus oppressante,
mais le résultat est un film où l'on retrouve
un auteur que l'on avait pour ainsi dire perdu depuis une bonne
décennie..
NOTE : 13-14 / 20
