Un juif ayant très récemment quitté la
communauté orthodoxe new-yorkaise, accepte de devenir
shomer : il va veiller un mort toute une nuit.
Le film use de notre peur / fascination / répulsion envers
la mort, physique et le réalisateur maîtrise très
bien son atmosphère, l'angle d'approche religieux permettant
de capter toute notre attention, même si de prime abord
on a peur de revoir ce qui a déjà été
fait mille fois par le cinéma mainstream.
Sauf The vigil s'avère être une
lecture du traumatisme juif par le biais du cinéma horrifique,
de la même façon que les auteurs espagnols ont
soigné leur réminiscence douloureuse du franquisme.
Il est clairement énoncé que les souvenirs génèrent
l'horreur, que l'enfermement dans le passé entraîne
l'épouvante et le film transforme ainsi un scénario
en un objet rempli de symboles -à l'image du démon-
où il est dit qu'il faut vaincre la douleur plutôt
que la ressasser inlassablement et rester enfermé avec
l'horreur. Aller de l'avant sans pour autant oublier. Brillant.
Avec peu d'effets The vigil fait des merveilles,
il reste évolutif et bourré d'idées. Dommage
que la fin se laisse entraîner sur les pentes d'un fantastique
un peu trop voyant et pas loin d'être en désaccord
avec la subtilité du début. Faire du traumatisme
du mort un mystère aurait également permis une
meilleure mise en parallèle des douleurs passées.
L'acteur principal est vraiment très bon : Dave Davis
("True detective", "Walking dead"...etc).
NOTE : 13-14 / 20